Mobilisation du 25 novembre

La honte change de camp !

 

En demandant la levée du huis-clos lors du procès de son ex-mari et de ses 51 autres violeurs, Gisèle Pélicot a permis que la société regarde droit dans les yeux ce qu’elle est capable de créer et produit depuis des siècles : la violence systémique à l’encontre des femmes.

Ce procès effroyable n’est pas un cas exceptionnel. Il est le miroir grossissant de notre société. Les violences concernent tous les espaces sociaux et prennent racine dans le patriarcat. Chaque année, en moyenne 217 000 femmes sont victimes de violences sexuelles. Les viols et tentatives de viols s’élèvent à 94 000 par an. Ce chiffre, largement sous-estimé, ne prend pas en compte les 160 000 enfants victimes de violences sexuelles dénombrés par la CIIVISE. Dans la quasi-totalité des cas, ces violences sont exercées par des hommes. En 2023, les associations féministes recensaient 134 féminicides. Depuis le début de l’année 2024 en France, au moins 105 femmes ont été tuées en raison de leur genre.

Si le mouvement #MeToo a permis une meilleure prise de conscience, force est de constater que la culture du viol reste fortement présente au sein de notre société. Le viol est un crime qui demeure toléré et très faiblement condamné. Le 3 avril dernier, l’Institut des Politiques Publiques révélait une enquête alarmante sur le traitement judiciaire des violences sexuelles en France : 86% des plaintes pour violences sexuelles sont classées sans suite, pourtant, les agresseurs sont connus et identifiés dans 76% des cas.

Le procès Pélicot doit provoquer une prise de conscience collective et une véritable réaction politique pour mettre fin aux violences sexistes et sexuelles qui sont systémiques et jouissent encore d’une grande impunité.
Nous demandons :

  • Une politique ambitieuse avec des moyens adaptés, par la mise en place d’un budget de 2,6 milliards d’euros pour lutter contre toutes les violences sexistes et sexuelles ;
  • La mise en oeuvre de l’éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle telle que prévue par la loi de 2001 pour prévenir les violences, mieux repérer les victimes et bâtir une société égalitaire fondée sur une culture du consentement ;
    La création de postes de magistrats, policier·es et gendarmes spécialisé·es pour mieux condamner les violences sexistes et sexuelles, garantir le respect des victimes et mieux les protéger ;
  • Le développement des centres de psycho-trauma et la prise en charge intégrale des soins pour les victimes de violences sexistes et sexuelles ;
  • L’intégration de la notion de consentement à la définition pénale du viol pour lutter contre les classements sans suite et mieux condamner le viol.

Le 23 novembre prochain, à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, des manifestations auront lieu dans toute la France. Soyons nombreuses et nombreux à nous mobiliser en soutien à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles, exiger des changements et montrer que oui, la honte change de camp.

 

Flyer du 25 novembre 2024